dimanche 19 avril 2009

Promenade bruxelloise - épisode 1



Pas de compte-rendu d'expo parisienne, aujourd'hui on change d'air ! Je suis de retour de Bruxelles et c'est donc dans la capitale belge que je vous propose d'aller faire un tour. Art nouveau et expo photo au programme (avec une pause gaufre et bière d'abbaye, obligé) vous me suivez ?

On commence par la rétrospective Robert Capa qui se déroule en ce moment au Musée juif de Belgique. Si vous n'avez pas eu l'occasion de voir l'excellente expo Capa connu et inconnu organisée par la BNF en 2004, voilà de quoi s'offrir une petite séance de rattrapage. Parce que Capa, c'est un monument incontournable du photo-journalisme, ni plus ni moins.


1. Robert Capa, Le débarquement, paysan sicilien indiquant à un soldat américain la route prise par les Allemands, Sicile, 4 ou 5 août 1943.


Lorsqu'il fonde l'agence Magnum en 1947, aux côtés d'Henri-Cartier Bresson, de George Rodger et de David « Chim » Seymour, Capa a déjà derrière lui 15 ans de reportage à son actif. Qu'il s'agisse de ses débuts alors qu'il photographie Trotsky à la tribune ou de ses derniers clichés, pris en Indochine seulement quelques minutes avant de mourir en marchant sur une mine, la rétrospective est complète et se déploie sur les trois étages du musée. Les clichés les plus célèbres de Capa, pris lors de la guerre d'Espagne en 1936 et du débarquement américain d'Omaha Beach en 1945, sont bien sûr de la partie. Mais je me suis plus volontiers attardée sur quelques séries un peu moins connues tels que les reportages que Capa effectue en 1938 sur la guerre sino-japonaise, ou en Sicile lors du débarquement allié en 1943. Et comme on se trouve au musée juif, une place de choix a été faite aux reportages que réalise Capa dans l'Etat d'Israël naissant, témoignant de l'installation des premiers colons. La visite est complétée par la projection de 2 docs très intéressants. Seul point noir, mais il est de taille : toutes les photographies exposées sont des retirages récents et très agrandis par rapport au format dans lequel les clichés avaient été diffusés dans la presse. Et malheureusement les quelques vitrines présentant journaux et revues d'époque ne sont pas assez nombreuses pour permettre une remise en contexte suffisante. C'est dommage, mais si vous ne connaissez pas du tout Capa, l'expo vaut tout de même le coup d'oeil.


2. Robert Capa, Israël, 1949.


On continue avec un tout autre programme : une balade à vélo à la découverte des façades art nouveau dans les quartiers de Saint-Gilles et d'Ixelles. Bon plan suggéré par ma petite soeur (merci encore !), ces promenades avec guide sont organisées tous les dimanches sur des thèmes différents par l'association Pro Velo. Moi le vélo, c'est mon truc ! Ca doit faire maintenant 4 ou 5 ans que c'est devenu mon unique mode de locomotion à Paris, donc Bruxelles, même pas peur ! Mais franchement, pas besoin d'être un habitué pour suivre, la circulation est peu dense le dimanche, le rythme très peinard et les arrêts nombreux. Sur notre parcours, d'une durée de 3h30, pas moins d'une quinzaine de maisons sont au programme, dont l'hôtel Tassel, première réalisation du maître belge de l'art nouveau, Victor Horta, le célébrissime hôtel Solvay, ou encore le magnifique hôtel Ciamberlani dû à Paul Hankar. Ma préférée reste cependant la maison des architectes Léon et Ernest Delune au 6 rue du Lac, avec son immense fenêtre perçant la façade sur deux étages, sa porte d'entrée en forme de crosse et bien sûr ses sublimes vitraux à motifs floraux.


3. Paul Hankar, Hôtel Ciamberlani, n°48 rue Defacqz, 1897.


4. Albert Roosenboom, n° 83 rue Faider, 1900.


5. Victor Horta, Hôtel Tassel, n° 6 rue Paul-Emile Janson, 1893.


6. Victor Horta, Hôtel Solvay, 224 avenue Louise, 1894.


7. Jules Brunfaut, Hôtel Hannon, n° 1 avenue de la Jonction, 1903.


8. Léon et Ernest Delune, n° 6 rue du Lac, 1904.


Parmi les petits bijoux d'architecture art nouveau qu'offre Bruxelles, bien peu sont ouverts au public malheureusement. La maison Paul Cauchie, accessible le premier week-end de chaque mois, vaut largement le détour pour sa salle de réception entièrement décorée de sgraffites (quelques photos ici). Et bien entendu, impossible de faire l'impasse sur la visite de la maison Horta, dont la façade, déjà très belle, ne laisse que peu présager de la splendeur du décor intérieur. Voilà pour l'instant ce que j'ai pu apercevoir de l'art nouveau à Bruxelles, mais il me reste encore beaucoup à découvrir, comme j'ai pu le constater en faisant un petit tour sur cet excellent site. J'ai d'ores et déjà très envie de repartir et de compléter mon exploration. Vos bonnes adresses sont les bienvenues !

Voilà pour la première partie de mon séjour bruxellois. Le reste des photos est visible ici. Dans le prochain épisode : l'expo De Van Dyck à Belotto en ce moment au Bozar, et bien sûr de la photo, toujours de la photo avec une visite au musée de Charleroi où se tient l'expo Watriss & Baldwin.



Photos 1 et 2 : tous droits réservés Cornell Capa /Magnum
Photos 3 à 8 de l'auteur.

2 commentaires:

  1. C'est quand tu veux pour la suite de l'exploration sister! (j'ai rêvé ou bien tu m'as vraiment racheté des Bastogne en partant?)

    RépondreSupprimer
  2. je reviendrai avec plaisir dévaster tes paquets de gâteaux :-D

    RépondreSupprimer